Notre politique agricole se définit en lien avec l’Etat et l’Union européenne notamment dans le cadre du FEADER, FEAGA. De plus, les orientations de la Politique Agricole Commune ont un impact déterminant sur notre politique agricole et vous connaissez les positions que nous défendons au Parlement européen. Par exemple, le budget consacré à l'agriculture bio aurait pu être beaucoup plus important si nous avions consacré plus d'argent du premier pilier de la Pac en direction du développement rural et non seulement 3,5 %. Pour autant, nous avons la possibilité de définir des priorités qui déterminent nos choix en matière agricole.
En préalable, notre ambition est de mettre en pratique notre projet de transition écologique et de faire évoluer les pratiques agricoles afin de développer l’agriculture biologique de proximité. Pour notre groupe, les choix budgétaires doivent avoir pour finalité d'alimenter la population de la Région en priorité en qualité et en quantité.
J’insisterai plus spécifiquement sur quelques points : l’élevage, l’irrigation, la protection des terres agricoles, la transmission et l'installation.
Sur l’élevage, je souhaite revenir sur la crise actuelle l'élevage avicole de notre Région. Les dérives de l'élevage intensif avec la concentration des élevages, la recherche des coûts minimum, la segmentation à outrance, les transports non maîtrisés entraînent tous les agriculteurs et agricultrices de cette filière, fermiers et non fermiers dans un cauchemar. Deux millions d'animaux abattus, des paysans qui ne savent pas seulement s'ils vont être indemnisés, des pratiques vertueuses mises à mal par le virus, des paysans qui ne savent pas quand ils vont pouvoir remettre des poussins ou canetons en élevage. Nous devons accompagner des systèmes durables au-delà des aides financières d’urgence. Nos soutiens financiers doivent être conditionnés à des pratiques d'élevage plus durables qui favorisent la biodiversité animale. En effet, c'est « l'intensification et la concentration des élevages qui créent le terrain favorable à l'émergence permanente de formes pathologiques qui sont la réponse des animaux à des conditions de vie insupportable. » GIE zone verte. Nous avons tous à y gagner. Accompagner, c'est aussi simplifier l'accès aux aides des plus petites fermes, elles génèrent de l'emploi, de la valeur ajoutée pour notre territoire.
Sur l’eau et l’irrigation, ma collègue Fatma Adda y reviendra. J’indiquerai que nous devons définir quelles productions nous souhaitons irriguer, nous devons travailler à améliorer la qualité de l'eau là où cela est nécessaire. Il nous faut avoir une vision et une stratégie globale. Les Assises de l’eau vont dans ce sens.
Sur la protection des terres agricoles, une part de budget est consacrée à cet objectif avec nos partenaires. Les bonnes Terres agricoles nous nourrissent et nourriront nos enfants demain. Nous saluons d’ailleurs l’augmentation du budget sur le Foncier agricole dans la Commission Montagne et ruralité.
Sur la transmission des fermes et l’installation. C’est un sujet primordial. En 2014, 416 jeunes s’étaient installés avec la dotation jeunes agriculteurs. C'est quasiment autant sans la dotation jeunes agriculteurs. Entre la loi NoTre et les positions de certains départements, j'attire votre attention sur la situation très inconfortable des associations qui travaillent beaucoup à aider à s’installer ces agriculteurs qui fournissent marchés locaux, l’économie de proximité, qui abondent les circuits courts de commercialisation. Mais la plupart de ces associations travaillent avec assez peu de moyens. Il est fondamental de ne pas diminuer les aides aux structures de 5% chaque année. Nous devons laisser à nos partenaires les moyens d'innover en matière de transmission des fermes. C’est pourquoi nous avons déposé un amendement pour augmenter de 100 000€ pour ce début d’exercice budgétaire la ligne installation. Cette somme correspond à deux postes sur l'ensemble de la Région !
Madame la présidente, notre Région doit mettre en pratique un projet de transition écologique avec un soutien fort de l'agriculture biologique de proximité, un accompagnement des systèmes durables liés aux ressources naturelles et à leur préservation. C’est ce que notre groupe défend.