L’alarme scientifique sur l’effondrement du vivant n’a jamais été aussi forte : un million d’espèces animales et végétales - soit une espèce sur huit - risque de disparaître à très court terme.
Nous en avons déjà parlé ici : il y a sur la biodiversité les discours - très souvent dynamiques - et puis il y a les actes... Et c’est dans ce contexte que le gouvernement souhaite réformer la la procédure d’autorisation environnementale des sites naturels classés ou inscrits.
Je le rappelle ici, un site naturel classé est un espace naturel remarquable qui bénéficie d’un statut de protection garanti par l’État.
Les Gorges du Tarn, le site du Pont du Gard ou la grotte de Gourgue à Arbas font partie des 2700 sites classés en France, ce qui ne représente que 2% du territoire national. Le projet de décret prévoit de transférer aux préfets les compétences du CNPN sur ce sujet, c’est à dire une instruction sans moyen humain, sans l’expertise du CNPN, et surtout sous l’emprise des lobbies locaux, tout cela sous le prétexte d’une simplification de la procédure. Desserrer l’étau de la protection des espaces naturels, c’est fragiliser les habitats. Or précisément c’est la perte d’habitat qui constitue la première cause de chute de la biodiversité. Ce projet de décret vient donc très clairement en contradiction avec les objectifs de la Loi sur la biodiversité, mais aussi avec l’ensemble des textes et des traités européens qui nous engagent.
La nature est une nouvelle fois sacrifiée sur l’autel d’un développement au modèle dépassé. Face à la sixième extinction de masse des espèces, les écologistes appellent à un sursaut.