La jeune écologiste Greta Thunberg dans son discours à l’ONU a interpellé les dirigeants du monde avec des mots forts : « Comment osez-vous ? Des gens souffrent, des gens meurent et des écosystèmes s’écroulent. Nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous pouvez parler, c’est d’argent et de contes de fées racontant une croissance économique éternelle. Comment osez-vous ? Comment osez-vous encore regarder ailleurs ? »
J’espère qu’avec ce SRADDET, qui reste bien sûr à améliorer, nous commençons à regarder un peu moins ailleurs.
Le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires d’Occitanie est un document de planification fort et stratégique qui nous fixe un CAP en matière
d’aménagement du territoire, de lutte contre le changement climatique et de développement durable pour les 20 années à venir.
Le projet de SRADDET qui nous est soumis aujourd’hui, et qui sera ensuite soumis à enquête publique dans les prochains mois, est le résultat d’un long travail pour dessiner en Occitanie le chemin
de la transition écologique et citoyenne.
En effet, aux vues de l’urgence climatique et sociale, il y aujourd’hui une nécessité de changer de braquet, de changer de logiciel, et de prendre enfin les mesures qui s’imposent.
C’est pourquoi, nous nous félicitons de l’ambition fixée dans les règles prescriptives ainsi que dans les objectifs thématiques qui nous sont présentés aujourd’hui.
A l’heure où à la COP 25, l’ensemble de nos grands dirigeants manquent, une fois encore, une opportunité importante de répondre à la crise climatique, la Région Occitanie s’engage au travers de ce SRADDET pour lutter contre le changement climatique et la crise écologique, pour un aménagement de nos territoires apaisé, résilient, qui s’attache à réduire les fractures territoriales.
Je tiens à revenir sur certains points de ce rapport qui vont dans le bon sens comme :
- Notre objectif de réussir la zéro artificialisation nette à l’échelle régionale d’ici 2040, indispensable quand en 2019, l’artificialisation des sols représente près de 10% du territoire français.
- A l’heure où la communauté scientifique lance un véritable cri d’alerte sur l’état de la biodiversité dans le monde, nos objectifs de non perte nette de biodiversité MAIS AUSSI de préservation des zones humides apparaissent indispensables dans la préservation de la faune et de la flore mais également dans le stockage du carbone ou encore la lutte contre les inondations
- En matière d’infrastructures de transports, les élus écologistes se félicitent qu’à l’avenir, la rénovation de l’existant soit systématiquement priorisée plutôt que l’implantation d’infrastructures nouvelles et que l’intermodalité apparaissent comme une préoccupation et un objectif majeur de ce SRADDET.
- Enfin, le SRADDET traduit notre ambition commune de devenir la première région à Energie Positive d’Europe via notamment la trajectoire phasée de réduction des consommations énergétiques dans de nombreux domaines tels que les transports, le bâtiment, l’industrie et l’agriculture.
Toutefois, certains points présentés dans le rapport d’objectifs du SRADDET restent éloignés des enjeux que nous défendons voire en contradiction avec les règles prescriptives fixées dans ce schéma.
En effet, le développement des aéroports et des connexions (comme la LGV Bordeaux – Toulouse), les projets routiers (comme l’autoroute Castres – Toulouse), l’augmentation des flux de croisiéristes à Sète notamment ne répondent pas aux enjeux de lutte contre le changement climatique auxquels nous aspirons.
C’est pourquoi nous demandons un vote par division sur ce volet.
Vous l’aurez compris ce schéma qui sera soumis à enquête publique va dans le bon sens même s’il doit encore être amélioré. Les élus écologistes se mobiliseront pour que – dans les mois à venir – les citoyens s’emparent de ce schéma ô combien important lors de l’enquête publique. Nous resterons vigilants quant aux évolutions et à son application future.
Je conclurai sur une autre citation de Greta Thunberg, qui pourrait être dite par toutes les jeunesses du monde et je pense que nous, décideurs politiques, devons l’avoir en tête :
« Vous nous laissez tomber, mais les jeunes commencent à voir votre trahison. Les yeux de toutes les générations futures sont tournés vers vous et si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais, nous ne vous laisserons pas vous en sortir. Nous mettons une limite, ici et maintenant : le monde se réveille et le changement arrive, que cela vous plaise ou non ».
Je vous remercie.