Mettre en place des aides pour les agriculteurs et les agricultrices qui souhaitent évoluer vers des pratiques plus respectueuses de l'Environnement par la mise en place du contrat agricole de transition est tout à fait louable et était un des points forts de notre travail en comité de pilotage. D'une part parce que ces personnes sont parfois en grande difficulté financière ou psychologique. Epuisées, bloquées dans des situations d'où elles ne savent plus se sortir et d'autre part, parce qu'il y a urgence à changer ce qui participe aux atteintes à la santé publique, au dérèglement climatique et à la chute de la Biodiversité.
Je profiterai de ce projet pour rappeler l'importance des exigences auxquelles nous voulons aboutir.
Ne nous perdons pas dans une foule de labels, de certifications qui mettent la confusion dans l'esprit des consommateurs et qui peuvent finir par être contre-productifs.
Ainsi, nous devrions parler clairement d'étapes, avec une agriculture raisonnée où l'on ne fait que limiter les risques de pollution et justifier l'usage des intrants agricoles, avec la HVE,
haute valeur environnementale, qui certifie la qualité environnementale d'une exploitation, certes, mais n'interdit pas l'utilisation des pesticides, même les plus toxiques, des engrais de
synthèse, des OGM, et qui encourage juste leur utilisation parcimonieuse ainsi que pour l'eau et pour l'irrigation.
En somme, l'agriculture durable dans ce qu'elle protège mieux et qu'elle réduit son impact environnemental ne doit servir que de tremplin car le monde du vivant a besoin d'une agriculture qui ne
pollue ni l'air, ni l'eau ni les sols, qui préserve la santé des professionnels et de tout-un-chacun. Bref, ne perdons pas de vue que cette agriculture, c'est l'agriculture biologique, la seule
qui interdit les OGM, les pesticides et les engrais de synthèse!
Par ailleurs, je soulèverai aussi le problème de la provenance de certaines matières premières.
En effet, la préoccupation de la Région quant à la localisation des produits se justifie pour le développement économique et la diminution de notre impact carbone mais devrait englober la
problématique de certaines importations. Surtout celles qui, en Amérique du Sud, sont à l'origine de la déforestation pour la monoculture du soja OGM destiné aux élevages de porcs et de poulets
et qui entraîne de véritables catastrophes écologiques et humaines !
La conception du produit local ne peut se satisfaire que de ce qu'il se passe dans les frontières de l'Occitanie mais doit prendre en compte la globalité des problématiques générées par les
importations.
L'objectif d'exemplarité de la Région devrait s'appuyer davantage sur un changement de modèle économique en cohérence avec l'urgence climatique, la chute de la biodiversité et les différents
schémas que nous mettons en place dans le SRADDET.