De nouveau, comme il y a un siècle, de mauvais spectres hantent l’Europe. La France n’y échappe pas. Selon le rapport annuel de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI), le populisme xénophobe et les discours de haine raciste ont continué de marquer de leur empreinte le climat politique de notre continent en 2019.
L’influence croissante des politiques ultranationalistes et xénophobes, des discours de haine qui donnent le ton sur les réseaux sociaux, de l’islamophobie et d’un antisémitisme rampants, quoique souvent affichés, ne peuvent que nous faire songer aux pires heures d’une Histoire qui engendra la barbarie fasciste et l’abomination.
Ici même, dans cette assemblée, nous assistons à des manifestations hostiles aux ONG qui œuvrent pour les plus vulnérables. A une stigmatisation d’une partie des citoyennes et des citoyens – je vous laisse deviner lesquels - que certains n’hésitent pas à désigner comme des boucs émissaires qui ne servent qu’à alimenter leurs fantasmes.
Si notre République, et notre démocratie, dont les lois rappellent que le racisme n’est pas une idée, mais un délit, constituent notre cadre de référence, nous devons aussi inscrire notre action au plus près du terrain régional et rappeler:, à ce niveau, sans cesse, d’une part l’importance de la tolérance, mais également, sans faillir, les enjeux de la laïcité.
Mais ne nous y trompons pas. Il s’agit d’un combat. L’heure est au travail. Travail de mémoire, travail sur l’Histoire de notre région Occitane, terres qui furent de tout temps terres de mélanges, de diversités, des terres d’accueils. Nous nous devons à la transmission de cette histoire, de générations en générations. L’enjeu est la construction d’un nouvel imaginaire qui englobera nos multiples appartenances et qui permettra a chacun de se sentir appartenir à une collectivité.
Nous devons relever un défi majeur : Ici, peut être plus qu’ailleurs ! De vivre avec les autres, ensemble, non pas les uns à côté des autres, les uns séparés des autres. Non ! Vivre tous ensemble, avec ces différences qui parfois nous opposent, mais qui, en réalité, sont une formidable richesse : la base même du partage.
Nous savons aussi qu’en temps de crise le racisme s’amplifie tel un virus de la bêtise haineuse pour rejeter l’autre. Aussi pour garantir durablement la paix sociale et le vivre ensemble nous devons agir sur les enjeux économiques et sociaux.
C’est là notre traduction régionale du combat pour une République de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, mais aussi d’humanité, de solidarité et de diversité.