Tout d’abord merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à la richesse des échanges et à la construction de ce programme sur l’alimentation.
Bien sûr, nous avons abouti à un programme d’actions très concrètes autour des trois axes que sont la transition agroécologique, la relocalisation des productions alimentaires et la solidarité
alimentaire.
Mais il est important de repositionner ces actions dans un cadre politique plus global.
La souveraineté alimentaire c’est le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement adaptée, produite par des méthodes écologiquement saines et durables et leur droit de définir
leurs systèmes alimentaires et agricoles.
Ce programme prend en compte la production avec des sujets majeurs comme l’installation et la transmission, le revenu des paysans et l’accès facilité au foncier, la transformation des
produits, la distribution et l’avis des consommateurs.
Nous engageons la première région agricole française dans un programme qui se veut vertueux à plusieurs titres :
- vertueux pour le climat : il ne s’agit pas ici d’améliorer des pratiques cela ne suffirait pas à diminuer les gaz à effet de serre, de l’avis des experts, mais bien de changer de système,
- vertueux pour la santé de nos concitoyens en fixant un objectif de 30% d’agriculture biologique, et une diminution drastique des pesticides, alimentation et santé nous le savons sont
étroitement liés.
- il améliore notre autonomie alimentaire : avec l’autonomie en protéines, la Région s’exonère de l’importation des OGM et de la déforestation en Amérique latine, avec la relocalisation des
productions et la mise en œuvre de ceinture vertes maraîchères.
- il se veut vertueux pour la démocratie : l’avis de nos concitoyens a permis notamment la prise en compte d’un accès facilité aux produits régionaux.
- il met en avant le bien-être animal par la taille des ateliers d’élevage, enfin il se veut solidaire par le maintien de l’action « Bien manger pour tous » répondant en partie à
l’augmentation de nos concitoyens qui ont recours à l’aide alimentaire, recours augmenté actuellement.
Le budget participatif sur les sujets de la transition agroécologique, le droit à l’alimentation pour tous, l’éducation soutiendra notamment les projets associatifs.
Ce plan nécessite des moyens et la Région a besoin de moyens : moyens humains tout d'abord avec l’ensemble des structures de formation, de développement et de recherche (chambres
d’agriculture, CIVAM, GAB, ADEAR, filières, etc.) et surtout moyens financiers.
Notre premier ministre d’Occitanie a dit dans son discours « Tous les investissements dans la filière agricole seront accélérés afin de développer une alimentation de qualité, locale,
accessible dans toutes les villes et villages de France ». C’est une bonne nouvelle.
Nous ne le pourrons pas le faire tout seul et nous savons tous combien le deuxième pilier de la PAC est important, une baisse importante est annoncée pour ce pilier du développement rural.
Il est bien du ressort de l’état d’abonder, par transfert, avant le premier août, le deuxième pilier qui je vous le rappelle est celui de l’installation, du soutien aux zones de montagne, des
investissements de l’agriculture biologique, des MAEC, en clair c’est le pilier de l’accompagnement de la transition écologique, encore faut-il qu’on le dote de moyens pour y parvenir.
L’Europe fait pourtant avec son programme « Farm to fork » des propositions dans lesquelles nous nous reconnaissons : réduction des pesticides, augmentation de la bio mais il est clair que le
budget de la PAC doit traduire cela.
Je ne suis pas revenue sur la crise Covid qui a impacté les paysans privés de marchés, de cantines, de restaurants, d’export ni sur leurs grandes capacités d’innovation à recréer du lien avec
les consommateurs, cette crise a bien montré que la solidarité doit être encouragée et que paysan est bien un métier de demain qu’il convient de préserver.