Depuis la fin des 30 glorieuses, la France a été confrontée à plusieurs crises économiques.
Jamais cependant, nous n’avons eu à faire face à une crise aussi grave que celle induite par la pandémie du COVID 19. Celle-ci a mis en lumière les fragilités dues aux choix financiers de l’État
et à la désindustrialisation, sans parler des conséquences désastreuses de nos modes de vie.
Il faut à présent tout mettre en œuvre pour prévenir une récession économique sans précédent et son corollaire, le chômage de masse et la paupérisation de populations pour partie déjà durement
touchée.
Restaurer le tissu économique en prenant en compte, enfin, l’urgence climatique et environnementale ainsi que la protection sociale des actifs Aux dispositifs d’urgence, nous devons substituer un
accompagnement de long terme, avec une vision de long terme, afin d’anticiper et d’accompagner les changements qui s’annoncent.
Seule, la Région ne peut rien et même si elle détient la compétence économique, l’Europe et l’État doivent être à la manœuvre, fortement, d’autant plus sur les filières stratégiques.
L’élan de la filière aéronautique vient d’être brisé et les prévisions de croissance faramineuses du transport aérien mondial en seront durablement affectées. Auparavant, la crise climatique a
fait se poser quelques questions sur la pertinence du tout aérien et la fin prématurée de l’A380 aurait dû aussi donner à réfléchir. Il faut aider cette filière à se réinventer à l’aune des
nouveaux enjeux. Ceux qui souffriront en premier, seront les sous-traitants comme d’habitude, et pensons aussi aux emplois induits. Le problème de la mono industrie dans notre région, la
dépendance de nombreuses entreprises aux grands donneurs d’ordres, n’ont jamais trouvé de solution, faute de vision stratégique. Alors, l’avion vert est-il une chimère ? Parlons plutôt de mettre
fin à l’avion thermique et pour cela, il va falloir mettre les bouchées doubles et réinvestir dans la R et D. Nous ne ferons cependant pas l’économie d’une remise en cause de la course folle aux
déplacements aériens et du tourisme de masse pour aller vers une utilisation plus raisonnable.
Tout d’abord, il faut préserver les salariés car la disparition de milliers d’emplois est inéluctable. Tout faire pour les sécuriser, leur permettre de conserver voire d’améliorer leurs
compétences et savoir-faire pour les redéployer sur d’autres secteurs. Gageons que la Cité de l’Économie et des métiers de demain soit un outil efficace pour accompagner ces mutations.
Soutenir les entreprises, bien évidemment, quand il s’agit d’emplois de qualité, non délocalisables mais ayons des exigences, sur le sort des salariés, le versement des dividendes, les objectifs
compatibles avec la transition écologique.
Pour le reste, la formation et l’insertion des jeunes, les outils pour la relocalisation, la création de l’agence régionale pour les investissements stratégiques, le soutien au commerce et à
l’artisanat nous paraissent aller dans le bon sens.
L’accélération de la rénovation énergétique des logements, la prise en compte de l’écologie dans la gestion des ports les nouvelles dispositions pour la production d’habitat social, la création
d’un opérateur régional « Eviter - Réduire - Compenser », et du fonds foncier agricole sont autant de signaux qui laissent espérer que les objectifs économiques et écologiques de la Région
pourront être atteints.
Nous y serons attentifs.