Nous avons contribué au sein des groupes de travail à l'élaboration de ce plan de transformation et de développement. Nous nous félicitons donc de la mise en place d'un plan protéine végétale visant une autonomie alimentaire de qualité et sans OGM.
Sur les mobilités rail, vélo, alternatives à la voiture individuelle nos nombreuses propositions ont été prises en compte. Nous avons porté la nécessité de développer les nouveaux indicateurs de richesse et le plan proposé intègre cette dimension.
Sur les questions européennes, le renforcement du lien Europe – Régions a été évoqué dans le cadre des rencontres organisées par Occitanie Europe avec quatre commissaires européens et porte l'ambition d'exister sur la scène européenne pour faire entendre la voix des territoires dans la lutte contre le changement climatique, pour l’emploi et l’aménagement du territoire.
Tout au long du mandat, nous avons également exprimé nos positions sur la question des transports, des pesticides, de la recherche, de la nécessaire mutation industrielle.
Cependant, nous regrettons que sur bien des points, nos propositions n'aient pas été intégrées.
Dans le domaine de la recherche, nous constatons un déficit de financement sur les questions de mutation vis à vis du climat et d'impact sur la santé.
Dans le domaine touristique, qu'en est-il de l'adaptation des stations (balnéaires et de montagne) face au changement climatique ? De leur maîtrise de la consommation d'eau ?
Dans le domaine de l'économie, la mutation industrielle et notamment aéronautique ne peut se baser uniquement sur la chimère de l'avion vert. Il est d'ailleurs symptomatique qu'il y soit question uniquement d'innovation technologique et très peu d'innovation sociale et d'Economie Sociale et Solidaire.
Dans le cadre de la transition numérique, qu'en est-il des actions sur la sobriété numérique, le recyclage des déchets du numérique, sur le stockage des données informatiques moins gourmand en énergie ?
Dans le cadre des groupes de travail, nous avons auditionné plusieurs intervenants. Qu'en est-il des propositions qu'ils ont faites sur le génie écologique, sur la restauration des milieux ? Du lien entre santé et agriculture ?
De la même façon, dans ce Green Deal, il est question de « réduire l'usage des produits phytosanitaires ». Or le monde de demain a besoin de « sortir de l'usage des pesticides ». C'est d'ailleurs bien le soutien à la conversion vers l'agriculture biologique qui a été massivement plébiscité par nos concitoyens à l'occasion de la consultation. Ce sont également des engagements de la charte territoires sans perturbateurs endocriniens. L'agriculture biologique doit devenir le standard agricole en Occitanie.
Vous me direz peut-être que c'est une question de nuance. Or c'est d'un vrai changement de paradigme dont il est question. Dans un cas nous « adaptons le système » en tentant de réduire son impact sur l'environnement. Dans l'autre nous nous engageons dans une nouvelle relation à la nature à travers une écologie de transformation.
De la même manière, dans le cadre du Plan économie, ce rapport considère la transition écologique comme un secteur stratégique parmi d'autres alors que pour nous c'est bien l'engagement dans cette transition qui devra conditionner les aides relatives à la relocalisation industrielle.
La question qu'il faut se poser est pourquoi a-t-on besoin d'un Green Deal ? Pour faire face à l'effondrement de la biodiversité et à la crise climatique. Pour trouver des méthodes pour enrayer ça. Le Green Deal ne doit pas être une simple évolution mais un véritable changement de paradigme.
Les élu.es EELV et apparenté.es ont fait des propositions dans les groupes de travail mais nous regrettons que cette rupture ne soit pas proposée aujourd'hui.
Le Green Deal proposé ne permet pas aussi de lever les incohérences que nous mettons en évidence depuis le début du mandat et ça ne vous surprendra pas : incohérence qui permet de demander une ligne aérienne entre Carcassonne et Toulouse, qui permet de continuer à financer l'agriculture chimique ou des projets participants à l'artificialisation des terres tel que la LGV ou l'autoroute Castres Toulouse.
Nos différents sur ces dossiers sont bien connus, ils correspondent à des réponses différentes à apporter à l'urgence de la crise environnementale. Et pour que le mot « New » du GND soit au rendez-vous, nous devons avoir des pratiques nouvelles sur ces dossiers anciens.
Vous l'avez compris, nous sommes déçus par le contenu de ce rapport. Malgré des mesures de qualité, il n'apporte pas de réponse aux incohérences que j'ai pu décrire plus haut à un moment où nous devons passer à une écologie de la transformation qui doit guider l'ensemble de nos politiques. Notre position aujourd'hui sur ce dossier s'inscrit dans une obligation à beaucoup mieux faire car nous avons peut de temps pour agir et permettre à nos enfants de vivre sur une planète respirable.