LGV Bordeaux-Toulouse :

Il est temps de prendre acte de l'impasse

et de donner la priorité aux transports du quotidien

Communiqué du 04 septembre 2017
 
Après le candidat Emmanuel Macron puis le Président Emmanuel Macron, c’est maintenant le Ministre de l’écologie Nicolas Hulot qui l’indique : la ligne à grande vitesse Bordeaux – Toulouse n’est pas une priorité et elle n'est pas finançable par l’État.
Nous arrivons à l'impasse que l'on pouvait malheureusement redouter depuis le lancement du projet.
Il est donc temps que les collectivités locales (Région, Département, Métropole) gèlent toute affectation de nouveaux financements au bénéfice d'un projet qui a déjà coûté très cher à leurs contribuables, et affectent les budgets qu'elles ont provisionnés au développement de leur offre de mobilités.
Aujourd'hui comme hier, les écologistes estiment que les financements doivent être prioritairement dédiés au renforcement des trains du quotidien et au développement des transports en commun en milieu urbain et rural. Et que pour une arrivée plus rapide du TGV, à Toulouse, la solution reste plus que jamais la rénovation de la ligne existante entre Bordeaux et Toulouse. Le temps de trajet passerait de 4h09 aujourd'hui à 3h40 environ. La rénovation de l'existant, c'est aussi une préservation de nombreuses terres agricoles et espaces naturels sur lesquels le chantier de la LGV provoquerait des dégâts irrémédiables.
Il est urgent de faire avancer le dossier en demandant un plan d'urgence pour les transports dès la rencontre annoncée le 5 septembre avec la Ministre des Transports. Ainsi, les assises de la mobilité annoncées par l'exécutif pourraient déboucher sur un plan de rénovation des lignes existantes, un plan d'investissement dans les transports du quotidien, et une aide à la création d'un "RER Toulousain" pour accompagner l'intermodalité.
Dans l'intérêt de nos territoires, nous espérons que les responsables locaux sauront s'engager dans cette nouvelle feuille de route pour les mobilités. Refaire une énième fois le match de la LGV ne nous fera pas progresser sur ce dossier primordial.

NB :  La ministre des Transports dans le cadre du lancement des Assises de la mobilité a également rappelé dans le Journal du Dimanche (du 17/09) que la priorité doit être donnée aux trains du quotidien.

« LGV Bordeaux-Toulouse : le gouvernement s’entête…

les trains du quotidien s’inquiètent » (7 juin 2016)

 

Le décret de déclaration d’utilité publique de la LGV GPSO (Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse) a été publié ce dimanche 5 juin 2016 au Journal Officiel. Le gouvernement a donc décidé de poursuivre ce projet en dépit de l’avis exprimé par de nombreux citoyen-nes au cours de l’enquête publique qui s’était d’ailleurs conclue sur un avis défavorable des commissaires enquêteurs.
Nous nous étonnons d’un tel entêtement et nous exprimons nos inquiétudes quant au choix du gouvernement en matière ferroviaire. En effet que penser de cette décision lorsqu’en même temps, le Ministre Alain Vidalies ferme la porte dans une circulaire du 8 avril 2016 à tout financement supplémentaire de l’Etat pour certaines catégories de lignes ferroviaires (classées de 7 à 9). Dans notre Région, la ligne Montréjeau-Luchon, dont la rénovation ne peut plus attendre est par exemple concernée. L’Etat préfère donc poursuivre dans « le tout LGV » au détriment des trains du quotidien et de nombreux trains de nuit. Un entêtement extrêmement coûteux car le projet du GPSO atteint aujourd’hui plus de 9 milliards d’euros aux conditions économiques d’août 2013 !! Qui financera un tel projet ? Pour l’instant c’est la grande inconnue et plusieurs collectivités se retirent de la table des financeurs.
Un entêtement néfaste pour la préservation d’espaces agricoles et viticoles, pour la sauvegarde de zones humides dont nous constatons à chaque évènement climatique l’indispensable utilité.
Nous l’affirmons depuis plusieurs années, la rénovation de la ligne existante entre Bordeaux et Toulouse doit être privilégiée et aurait dû être terminée depuis plusieurs années sans un tel entêtement. Une rénovation dont nous savons qu’elle sera moins couteuse (environ 2 milliards), moins dévoreuse d’espaces. La rénovation de l’existant mettra Toulouse à 1h35 de Bordeaux. L’écart de temps pour rejoindre Paris entre la LGV et la rénovation de ligne existante n’est que de 30 minutes. Doit-on considérablement réduire les capacités d’investissement des collectivités territoriales pour 30 minutes d’écart ?
Nous préférons agir pour nos trains et nos déplacements du quotidien.