TER - Christian DUPRAZ - AP du 14 novembre 2019

En lisant le rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion des TERs par la région, on apprend que les conventions précédentes des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ne comprenaient pas de clause sociale ou environnementale. On mesure encore mieux les progrès qu’apporte la nouvelle convention.

 

Mais ce rapport souligne amplement les difficultés que nous rencontrons dans notre partenariat avec la SNCF. La valse des devis présentés par SNCF Réseaux pour les travaux nécessaires au maintien en activité des lignes ferroviaires en est la malheureuse illustration quotidienne.

La CRC souligne la difficulté que nous avons à nous assurer de l’absence de surcompensation des recettes. Cette remarque pertinente doit nous inciter à être intraitables dans le respect des engagements pris par notre partenaire. Des avenants peuvent être imaginés à la convention actuelle, j’en fais le souhait, car certains aspects de la convention ne sont pas conformes aux règles européennes, notamment sur la transparence des coûts d’exploitation par SNCF Mobilités.

 

Pour faire une politique efficace, il faut avoir l’information pertinente. La rétention d’information par notre partenaire ferroviaire n’est pas acceptable. Dans un mois, il sera possible de mettre en concurrence les opérateurs ferroviaires. Un ange passe…

 

Dans quelques semaines, nous saurons enfin si la loi LOM va permettre aux collectivités régionales de prendre la main sur les infrastructures ferroviaires des lignes de desserte fine du territoire. Nous l’espérons, et nous souhaitons que, suivant la quatrième recommandation de la CRC, nous préparions un échéancier détaillé des investissements nécessaires, en faisant appel si besoin à des expertises indépendantes de la SNCF.

 

La politique, ce sont les élus qui la font. La CRC semble l’oublier parfois, en argumentant de manière insidieuse en faveur de la fermeture des lignes ferroviaire de proximité pour les remplacer par des lignes de cars interurbains, ou par rien du tout ! Mais un peu plus loin, elle insiste sur le besoin de faire un bilan environnemental et social du fonctionnement de ces lignes. Chiche ! La suggestion est pertinente et nous souhaitons que ce bilan comparatif soit fait. Mais attention, il faut une analyse complète, qui prenne en compte toutes les conséquences de la fermeture ou de la non réouverture des lignes ferroviaires que nous souhaitons soutenir. Toutes les conséquences, c’est bien entendu un vrai bilan carbone et énergétique, mais il ne faudra pas oublier les coûts induits pour d’entretien du réseau routier, pour le cycle vie des véhicules individuels remobilisés, et évidemment un vrai bilan social qui tienne compte de la qualité de vie pour les habitants. Etre secoué dans des bus sur les routes difficiles de nos zones rurales et montagneuses où se trouvent la plupart de ces petites lignes, ce n’est pas améliorer la qualité de la vie. Essayez de rivaliser en car avec ces lignes ferroviaires une fois qu’elles seront rénovées ? C’est impossible.

 

Non, la CRC semble n’avoir qu’une vision à très court terme. Si on maintient des lignes ou si on les réouvre, ce ne sera pas que pour quelques années. Ce sera pour une centaine d’années. On sera alors dans la période post-pétrole… Nous militons pour un redéploiement des transports ferroviaires dans notre région, y compris de certaines voies désaffectées qui ont un grand potentiel pour l’avenir et qu’il est important de préserver.