Alimentation-Agriculture - Guillaume CROS - AP 16 juillet 2020

C’est un fait, la crise sanitaire que nous connaissons est intimement liée à la crise écologique et climatique. Les déforestations, l’artificialisation des sols, les pollutions, la destruction massive de la biodiversité, l’agriculture industrielle, l’extrême fragilisation de nos écosystèmes augmentent le risque de développement de nouveaux virus, et s’ajoute à la – déjà – longue liste des catastrophes liées aux dérèglements climatiques.

Si la Région Occitanie a fait le choix d’agir pour – dans un premier temps -répondre à l’urgence sanitaire, économique et sociale ; il est désormais indispensable d’avoir une vision à plus long terme.

En effet, de simples ajustements ne suffiront plus. Il est essentiel de faire de cette période une « opportunité » pour dépasser le modèle actuel de développement, un modèle aujourd’hui fondé sur la recherche du profit, la financiarisation de l’économie au mépris des conséquences environnementales et sociales mais aussi un modèle prédateur pour la biodiversité et le climat.

Nous le savons aujourd’hui : 50 à 70% des leviers d’action contre le dérèglement climatique se trouvent au niveau local. Il est indispensable d’agir et de s’engager pour une Région Occitanie plus résiliente, capable de répondre aux crises à venir.

Ainsi, la Région Occitanie lance son plan de transformation et de développement dit « Green New Deal » en écho au Green Deal européen.
Alors que la crise climatique et agricole à laquelle nous faisons face nous oblige à réinterroger urgemment nos modèles agricoles et alimentaires, la Région Occitanie, en faisant de l’alimentation l’axe premier de ce green new deal régional, montre (comme le fait l’Europe avec les stratégies biodiversité et farm to fork) qu’il s’agit là, d’un enjeu majeur pour nos territoires et ses habitants.

Ce premier volet du Green New Deal sur l’alimentation marque une avancée importante pour la Région Occitanie, tant en matière de souveraineté alimentaire, d’agroécologie que de solidarité alimentaire.

Ainsi, notre délégation a déposé plusieurs amendements afin notamment :
👉 De continuer à se mobiliser, à l’échelle européenne, pour une réforme profonde de la PAC, pour une politique agricole ET ALIMENTAIRE commune (on ne fera rien localement si on ne change pas les règles au niveau européen)
👉 Pour la mise en œuvre d’un agenda rural, au même titre que l’agenda urbain afin de mieux prendre en compte les besoins des territoires ruraux
👉 Pour la fin des pesticides de synthèse d’ici à 2030 (les habitants de Tautavel nous remercieraient)
👉 Pour favoriser le passage à des pratiques agricoles plus respectueuses de l’eau et de l’environnement

Nous avons 10 ans pour agir pour le climat. Les collectivités peuvent agir de manière déterminante pour le climat. Encore aujourd’hui, 36°C autour du cercle polaire, fonte d’icebergs, fonte du permafrost, 64°C la semaine dernière aux Émirats …

Dans les semaines à venir, les élus régionaux écologistes seront force de propositions et exigeants pour que l’ensemble des actions mises en œuvre dans le cadre de ce Green New Deal soient à la hauteur des enjeux : pour des services publics de qualité, pour accélérer la lutte contre le changement climatique, pour la transformation écologique et énergétique de nos territoires, pour une révolution de nos modes de déplacement et de consommation, pour plus de solidarité et de démocratie.