· 

Vidéosurveillance, sécurisation des Lycées, Transports - Gérard ONESTA - AP du 19 novembre 2020

La période est anxiogène : pandémie, violence économique, actes terroristes écœurants, tout cela sur un fond de crise systémique globale quelle soit climatique ou écocide.

 

La Région, avec les moyens limités, qui sont, hélas, les siens, doit prendre sa part pour répondre à l'insécurité ambiante et toutes les mesures évoquées dans ce rapport vont dans le bon sens, notamment en termes de contenu éducatif.

 

Par contre, les écologistes ont une approche beaucoup plus nuancée quant à l'usage de la vidéosurveillance comme réponse efficace contre la délinquance quotidienne et plus encore contre les actes fanatiques sanguinaires.

Je vous renvoie sur ce point vers le dernier rapport de la cour des comptes qui n'est pas connue pour être un repère d'anarchiste.

La dimension protectrice supposée de la vidéo s'étiole au fur et à mesure de sa généralisation.

L'exemple niçois, ville suréquipée en la matière et néanmoins atrocement martyr en témoigne.

Rappelons que le terroriste au camion bélier qui a endeuillé Nice, avait fait une dizaine de repérage avec un camion volé, repérages tous dument filmés. Car derrière la pose confortable d'une caméra se pose le coût de fonctionnement de cette technique et là, les structures et les personnes dédiées manquent toujours. Reste l'intérêt de la vidéo pour élucider les crimes mais hélas après leurs survenues. La reconnaissance faciale généralisée renforcerait cette efficacité mais elle est, bien évidemment, insoutenable au regard des droits fondamentaux. La vidéosurveillance est surtout connue pour son effet plumeau c'est-à-dire qu'on ne fait que déplacer la nuisance de quelques centaines de mètres, les trafics, les rackets, les agressions, se font juste un peu plus loin. Si l'on veut sécuriser nos lycées la réponse passe sans doute par d'avantage de présence humaine accrue, sur site alors que le nombre de surveillants n'a cessé de baisser, même chose au niveau de nos gares et de nos trains.

Le rapport nous propose de lancer une concertation au sein des lycées pour parvenir à la réponse la plus adaptée à la diversité des situations. Fort bien mais dans ce cas, on ne peut pas décider d'ores déjà de ce que ce serait la décision finale de cette concertation à savoir porter le cas échéant le taux de vidéosurveillance de 89 à 100%. Nous proposons un amendement pour ne pas vider cette concertation de tous sens.

Oui, il faut généraliser d'urgence les plans de mise en conformité

Oui, il faut faire un effort accru de pédagogie, mais de grâce, pour le reste, laissons d'abord les acteurs de terrain s'exprimer et écoutons-les.

Si cet amendement de simple bon sens est adopté, les écologistes voteront le rapport dont ils partagent les attendus sinon ils devront s'abstenir.

Chers collègues ne courant pas après la peur, elle est dopée. Dans l'épreuve, toute démocratie est fort d'abord de sa clairvoyance et de sérénité.

 

NOUS NOUS SOMMES ABSTENU.ES SUR CETTE DELIBERATION